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Le

Diamant

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 Dater avec précision les origines du diamant n’est pas chose aisée.

Les premières traces d’utilisation de cette pierre remonteraient à -600 au Yémen, où le diamant servait à percer d’ autres pierres comme des perles. Par la suite, au temps des pharaons, le diamant était utilisé dans la représentation du signe Ankh, un hiéroglyphe égyptien signifiant « la vie ».

Le diamant était également symbole de vérité, de force et de courage.

En Grèce antique, le diamant était une pierre connue et les Grecs lui attribuaient la vertu d’être un anti-poison.

 

Plusieurs textes gréco-romains font aussi apparaître le terme « adamas », signifiant « l’invincible » ou « l’indomptable » également synonyme de diamant.

Dans la mythologie grecque, Chronos aurait changé un jeune homme appelé « Diamant » en pierre précieuse, conférant ainsi force et chance à celui qui la porterait. 

 

C’est à cette époque que certaines connotations associées au diamant apparaissent : on pense qu’il éloigne les discordes entre les époux et qu’il met à distance fantômes et autres animaux sauvages.

 Le commerce du diamant aurait quant à lui démarré en Inde vers l’an -400, pays qui était le premier producteur de cette pierre.

Des textes bouddhistes font référence à cette pierre sous le terme de « vajra » révélant tout le symbolisme de la pierre. Le diamant n’arriva réellement en Occident que durant la Renaissance avec le développement des échanges commerciaux vers l’Asie.

C’est François Ier qui constitua les joyaux de la Couronne, appelés aussi « les diamants de la Couronne » en faisant importer plusieurs diamants d’Inde tels que le Régent. D’autres pierres y furent ajoutées par la suite, comme le Sancy et le diamant bleu de la Couronne.

Les gisements en Inde s’épuisant, la production se tourna vers d’autres pays, au Brésil et en Afrique du Sud notamment. Ce n’est qu’en 1797 que Smithson Tennant découvre  que le diamant est composé de carbone pur, une voie ouverte vers la production de synthèse de diamants qui démarra au milieu du XXe siècle.

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Diamant

Le

Brut

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Le diamant destiné à la joaillerie est du carbone pur. C’est cette composition qui fait sa rareté et sa valeur. Il s’agit de la pierre précieuse dont la composition est la plus simple. Il peut parfois contenir des traces d’azote ou autres corps étrangers mais celles-ci ne dépassent généralement pas 0,20%. Un diamant possède des propriétés physiques uniques : inaltérable dans le temps, inattaquable et d’une dureté maximale (10 sur une échelle de 10).

Un diamant brut peut avoir différentes formes. Les principales formes cristallines sont l’octaèdre (8 faces triangulaires, 12 arêtes et 6 sommets), le dodécaèdre (12 faces pentagonales, 30 arêtes et 20 sommets) et le cube.

Les diamants les plus recherchés sont ceux de couleur soutenue ou sans couleur (blanc pur) en raison de leur éclat incomparable. Un diamant brut peut être de plusieurs couleurs : de blanc à champagne, en passant par des tons de jaune et orangé foncé ou encore violet, rose, vert, rouge, bleu.

 

Un diamant brut se trouvera sur plusieurs continents mais les plus beaux proviennent certainement d’Afrique du Sud, de la République Démocratique du Congo, de Russie, d’Australie, d’Inde, de Bornéo et des USA. Pour évaluer l’authenticité d’un diamant brut, les professionnels se réfèrent à 4 critères : sa couleur, sa pureté, sa taille et son poids.

La plus haute mine de 

Diamant

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Le Lesotho est un des pays les plus  montagneux du monde. 

En effet, il est impossible de vivre en-dessous de 1300 m d’altitude dans cette enclave de l’Afrique du Sud. Ce pays dont la superficie égale à peu près celle de la Belgique ou des Pays-Bas, est aussi réputé pour ses mines de diamants, dont la plus haute du monde : Letseng- la-Terae. 

A 3000 m d’altitude environ, la célèbre mine Letseng-la-Terae est difficilement accessible.

On peut l’atteindre par hélicoptère, par avion ou pour les plus courageux, par la route. Si la production de diamants est assez faible, il se trouve que les diamants récupérés possèdent une très grande valeur marchande.

En effet, La mine Letseng-la-Terae est celle où l’on obtient le plus de diamants de plus de 10 carats.

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De taille

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L’extraction, la genèse

Pour que le carbone devienne du diamant, les conditions de pression et de température se doivent d’être très élevées. Entre 45 et 60 kilobar, et entre 900°C et 1300° Celsius. Le processus nécessite également de grandes profondeurs souterraines, entre 150 et 200 kilomètres en moyenne. Cependant, l’analyse de certaines inclusions a prouvé que parfois, les profondeurs peuvent atteindre 400 kilomètres, et dans des cas exceptionnels, près de 3000 kilomètres. Il faut donc de multiples concours de circonstances pour que l’acheminement des diamants vers la surface de la Terre se produise.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les premiers diamants sont donc découverts en Inde, dans les lits de rivières. Ils sont alors vus comme le fruit des étoiles ou un bien provenant de sources sacrées. Ils voyagent ensuite jusqu’aux cours princières d’Europe par l’intermédiaire de marchands phéniciens, juifs et arabes.

Dès lors ils commencent à exercer leur fascination. Depuis la Grèce antique, les diamants sont considérés comme indestructibles et comme de puissants antipoisons. Les rois européens se les procurent donc pour leur rareté mais également pour cette panacée ultime. Au Moyen Âge et à la Renaissance, le diamant  est porté au sommet des couronnes ou en pendentif. Il symbolise alors le troisième oeil des maharajas ou des rois européens qui l’arborent. Puis, les mines d’Inde s’épuisant, la découverte et l’exploration de l’Amérique ouvre alors de nouveaux horizons.

Il en va de même pour la découverte de gisements au Brésil à partir du XVIIIe siècle. Ils alimentent le marché occidental jusqu’à la fin du XIXe siècle, époque de la découverte des gisements sud-africains.

 

La découverte des roches kimberlites, qui date d’à peine plus d’un siècle, a permis de lancer un nouveau type d’exploitation plus rentable : l’exploitation minière, principalement en Afrique du Sud. Les cratons actuellement connus se situent entre le Canada et l’Arctique, en Amérique du Sud, en Afrique, en Europe du Nord, en Sibérie, en Inde, en Chine et en Australie. Il existe donc deux types de gisements dont sont extraits les diamants : les gisements primaires formés de roches kimberlitiques ou lamproitiques qui acheminent les diamants et les gisements secondaires formés par l’érosion des cheminées volcaniques et l’altération de la roche kimberlitique, la rendant plus tendre

 

Du monopole à la mondialisation

 

Durant quasiment tout le XXe siècle, une seule firme mondiale, la « De Beers » s’est essayée à monopoliser la fourniture de diamants bruts à tous les diamantaires et à tous les ateliers de taille du diamant dans le monde.

Ce fut l’ambition de ses fondateurs afin de  détenir la maîtrise du marché, fixer les prix et éviter leurs fluctuations en les  maintenant à un haut niveau. Ainsi, quasiment tous les diamants du monde étaient extraits ou achetés par De Beers. Puis, à la fin du XXe siècle, sous l’impulsion des transformations de la société qui évolue, des conflits africains qui salissent les réputations et de l’émergence de nouveaux  centres comme Tel Aviv, le monopole De Beers vacille. Peu à peu,  elle ne collecte plus guère que la moitié des diamants bruts du monde et moins de 30 %  de ceux qu’elle ne produit pas elle-même.

 

En 2002, De Beers renonce officiellement au monopole et à l’achat systématique. Dans lemême temps, la Russie et le Nord-Ouest du Canada créent de nombreux ateliers de taille. Les diamantaires d’Anvers, de Tel Aviv et de Bombay traitent de plus en plus avec des ateliers chinois, qui se multiplient. Dubaï insiste et accroît sa place.

Seuls les Japonais achètent sans produire, mais ils sont de plus en plus exigeants. C’est la fin de l’axe Anvers- Johannesburg et l’ouverture du marché. Le processus d’exploitation est très diversifié, selon la région dans laquelle le gisement est situé. Mais les opérations se décomposent en trois parties : l’élimination des éléments terre et pierre qui couvrent le sable diamantifère,
l’extraction et le lavage.

En moyenne, dix tonnes de minerai permettent d’extraire environ un carat de diamant, ce qui explique le cout du diamant et le fait que, contrairement à l’or, il n’y ait pas de chercheur de diamants indépendants. On trouve seulement des entreprises qui investissent dans des zones garantissant une production importante. Aujourd’hui encore, plus de la moitié des diamants provient d’Afrique. Cette situation a été, hélas, à l’origine de plusieurs conflits.

 

Diamants de sang

 

La présence de grandes mines de diamant en Afrique (le continent africain fournit la moitié des diamants du monde) entraîna plusieurs guerres, avec leur lot d’atrocités. Ces diamants ont été surnommés « les diamants du sang ». Ces mines de diamant sont aux mains de gouvernements qui les échangent contre des armes et financent ainsi leurs combats. Ils sont revenus sur le devant de la scène avec la condamnation pour « crimes  de guerre et crimes contre l’humanité » de l’ancien président du Libéria Charles Taylor.

Le Tribunal Spécial pour la Sierra Leone l’a donc reconnu coupable d’avoir favorisé le développement d’une guerre civile au Sierra Leone pour contrôler ses mines de diamants, échangeant ces mêmes diamants avec les rebelles contre des armes. Alors qu’il plaidait « non coupable » et soutenait n’avoir jamais eu ces diamants en sa possession, la Cour a appelé à la barre Naomi Campbell qui a confirmé en avoir reçu en cadeau de Charles Taylor. D’autres personnalités, comme Mia Farrow, ont été citées mais étrangement l’un de ses soutiens, Mouammar Khadafi ne l’a pas été. Malheureusement, le cas de la Sierra Leone n’est pas un cas isolé en Afrique. D’ailleurs, en comparant la carte de production des diamants et la carte des conflits ethniques et politiques, les concordances sont frappantes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Après l’extraction

 

Après l’extraction, les diamants sont triés selon leur destination : le clivage, le sciage, la taille,
ou l’industrie pour être ensuite vendus par lots. Le diamant industriel est par définition destiné aux usages industriels, bien que depuis quelques années certains créateurs de bijoux
en utilisent. Le diamant de qualité, ou gemme, est utilisé en joaillerie et les pierres de plus de 1 carat sont appelées « stone ». Les stones regroupent différentes catégories de pierres : les pierres closed, les pierres spotted, les pierres maclées, les pierres irrégulières, les pierres clivables, les pierres enrobées, les pierres givrées, les pierres laiteuses, les blocks, les plats, les chips, les sands, les commongoods et les rejection stones. Autant de terminologies qui participent déjà à la magie du diamant, avant même que Le travail de l’homme ne lui imprime sa marque.


Le traitement du diamant brut

 

Comme de nombreuses autres gemmes, le diamant destiné à être ensuite taillé par la main de l’homme peut subir quelques améliorations en vue de modifier l’apparence de la pierre. Ces traitements poursuivent deux buts : améliorer la pureté et changer la couleur de la pierre.

 

 

Pour améliorer sa pureté,
le diamant brut peut recevoir deux traitements :

 

Le traitement au laser :

si le diamant contient des inclusions pénalisantes importantes, le laser peut les désintégrer. La gemme devient alors blanche ou plus claire.

 

Le traitement par remplissage de fractures :

également connu sous le nom de « traitement Yehuda », du nom de son inventeur Zvi Yehuda. Il s’adresse plus particulièrement à des diamants présentant des fêlures ou des clivages à la surface de la pierre. On introduit à l’intérieur de ces clivages un matériau qui a pour effet d’en atténuer la visibilité. Pour changer la couleur des diamants, l’irradiation, parfois suivie d’un chauffage contrôlé, est une pratique courante qui donne au diamant une couleur permanente. Il est important de savoir que le « coating » qui recouvre le diamant d’une couche colorée, est un traitement frauduleux qui doit toujours  être précisé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La taille du diamant

 

Aujourd’hui, la taille des diamants s’effectue essentiellement à Anvers en Belgique, à Tel-Aviv en Israël et au Gujarat en Inde. Si les facteurs de pureté et de couleur sont importants, les proportions de taille le sont tout autant. Elles conditionnent directement la brillance et le « feu » du diamant. La taille, puis le polissage, sont donc les deux actes les plus déterminants dans le degré de la beauté de dispersion d’un diamant. L’effet arc-en-ciel tant espéré dépend en grande partie de l’expérience du diamantaire qui exécute la taille. Il existe de nombreuses façons de tailler le diamant. Entre les XVe et XVIIe siècles, le diamant se taille en pointe et en table. Au XVIIe siècle apparaît la taille dite  «  brillant  », aujourd’hui de loin la plus connue. Cette technique sans cesse perfectionnée transforme les pierres brutes en véritables écrins de lumière. Elle laisse apparaître 58 facettes - 57 pour les puristes, si l’on ne tient pas compte de la collette - soit 33 facettes sur la couronne et 24 sur la culasse. Elles se doivent d’être toutes régulières et de tailles précisément définies, à la surface du diamant. À couleur identique, un diamant de bonnes
proportions sera bien plus éclatant qu’un diamant pur moins bien taillé. C’est pourquoi les diamantaires n’ont de cesse de chercher à optimiser le rendu de brillance du diamant. De nos jours, les apprentis tailleurs de diamants sont de plus en plus rares, la taille étant le plus souvent réalisée par des lasers assistés par informatique. Plusieurs opérations sont nécessaires à la transformation d’un diamant brut en un diamant taillé.

 

Voici les 5 opérations principales :

 

Le clivage divise le diamant brut en 2 parties. Comme le bois, le diamant possède un sens, dans lequel il peut être fendu. Le diamant se clive donc dans 4 directions qui correspondent
aux plans parallèles des 8 faces d’un octaèdre.

 

Le sciage consiste à couper un diamant brut en deux morceaux qui pourront ensuite être
taillés. Il faut par exemple environ deux mois pour scier un diamant brut de plus de 300 carats. Le sciage permet de partager un diamant selon un plan de cristallisation qui n’est pas clivable.

 

Le débrutage permet d’arrondir la ceinture du diamant avant qu’il soit taillé en facettes. C’est l‘opération préliminaire à la taille. Elle prépare une ébauche de la forme.

 

La taille en croix consiste à créer les facettes de la pierre. Elle nécessite beaucoup d’expérience et de dextérité.

 

Le brillantage est la dernière phase réalisée sur le même plateau que pour le facettage, mais sur une zone différente qui permet le polissage complet du diamant brut devenu
diamant taillé. La pierre taillée est alors prête à être donnée à voir et connaît le début d’une nouvelle aventure.Après tant d’années de sommeil, des mois de taille et de polissage, elle va entrer dans le monde du savoir-faire joailler.

LES BOURSES DU DIAMANT

 

La majeure partie du négoce de diamant reste l’apanage des places historiques et traditionnelles comme Tel-Aviv et Anvers. Mais depuis une cinquantaine d’années, l’Inde est devenue le numéro un mondial de la taille et du polissage du diamant : elle concerne environ 60 % des diamants du monde en valeur et 95 % en nombre de pièces. Anoop Mehta, président de la Bharat Diamond Bourse, annonça sans détour dans une interview donnée au journal « Les  Echos »  son objectif : « Devenir le numéro un  mondial. Nous sommes leaders dans la taille et  le polissage des diamants, pourquoi ne le serions-nous pas dans les transactions ? ».

 

L’activité indienne de négoce de diamants s’est donc installée sur un nouveau site : un immense bâtiment situé au nord de la capitale financière du pays, dans une zone nouvelle où les immeubles d’affaires poussent, entourés de terrains vagues. Inauguré en octobre 2010, un complexe de plus de 180.000 m2 regroupant bureaux, banques, salles de coffres, douanes et autres services vient compléter l’ensemble. 20.000 à 25.000 professionnels sont attendus chaque jour à la Bharat Diamond Bourse.

 

 

 

 

 

 

LES 4C

 

Chaque diamant est unique. Sa beauté et sa valeur sont définies en fonction de quatre
critères, les fameux « 4C ». Il s’agit du carat, de la couleur, de la pureté («clarity») et de la taille («cut»). Le prix des bijoux ornés de diamants dépendra directement de ces quatre critères.

 

Le 1er C : le poids ou le Carat.

 

La mesure du poids d’un diamant est évaluée en carat. Selon la tradition, le carat désignerait
une graine légumineuse qui servait à peser la pierre précieuse dans les temps anciens : la caroube. Le terme s’applique d’ailleurs à toutes les gemmes, c’est-à-dire les pierres précieuses ou fines. Un carat correspond précisément à 0.20 gramme. Le terme « carat » est d’ailleurs tiré de « kuara », nom du noyau du caroubier. Depuis l’Antiquité et jusqu’au début du XXe
siècle, les joailliers utilisaient en effet cette graine au poids très constant pour mesurer le poids des pierres précieuses. Le poids d’un diamant a une influence directe sur son prix.

 

 

 

Le 2e C : la pureté ou Clarity.

 

Parmi les 4C, figure aussi l’évaluation de la pureté. Elle dépend des imperfections naturelles que peut contenir un diamant, appelées inclusions. L’évaluation se fera donc en fonction du positionnement, de la taille mais aussi du nombre de ces inclusions. Il existe plusieurs degrés de pureté, basés sur une échelle de IF à I3. Le diamant le plus pur se verra attribuer le IF et celui qui aura des inclusions visibles sans loupe se verra affublé du I3.

 

Le 3e C : la couleur ou Color.

 

La couleur d’un diamant a également un impact direct sur sa valeur. Les joailliers classifient
habituellement ces teintes de D à Z, c’est-à-dire d’incolore à jaune clair. Il existe également de très rares pierres qui adoptent des reflets bleus, rouges ou encore cognac. Ces pierres sont parmi les plus rares et bien sûr, les plus chères.

 

Le 4e C : la taille ou Cut.

 

La taille (ou « cut ») est une donnée qui se rapporte aux proportions de la pierre et à son
niveau de réflexion de la lumière. Les angles de la pierre et ses proportions en font un objet doté d’une brillance toute particulière. On parle alors des « feux » d’un diamant. La taille se penche sur le facteur humain : en effet, parmi les 4C, c’est le seul paramètre qui évalue la façon dont le diamant a été taillé par l’homme. Afin d’obtenir un éclat unique et une brillance optimale, la façon de tailler le diamant doit respecter certaines règles : ni trop haut, ni trop plat.


Offrir un diamant : un symbole universel de pureté

Par sa transparence, sa brillance et son éclat unique, le diamant est la pierre précieuse par
excellence pour de nombreux joailliers. Les diamants symbolisent la pureté et l’éternité. Ces pierres précieuses de grande valeur ornent souvent les plus beaux bijoux tels que les alliances, les pendentifs ou les boucles d’oreilles.

Cela explique pourquoi les gisements diamantifères se retrouvent à la surface des plus anciens continents.

On parle alors de cratons archéens : des cheminées, ouvertes sous certains fleuves par les éruptions volcaniques, se sont remplies de kimberlite (une pâte ainsi nommée au XIXe siècle d’après le nom de la ville de Kimberley). L’érosion fait ensuite son lent travail et entre l’Antiquité, qui atteste des premiers diamants découverts en Inde, et le XVIIIe siècle au Brésil, des diamants remontent à la surface du sol, mêlés à des alluvions. La kimberlite et la lamproïte, qui sont des roches d’origine ignée, sont appelées « roches ascenseur ». Elles ne sont pas responsables de la formation du diamant, mais permettent son transport vers la surface.

On peut ainsi citer parmi ces pays en guerre à cause du diamant du sang : l’Angola, le Zimbabwe, la République Démocratique du Congo ou encore la Côte d’Ivoire qui a stoppé l’exploitation de ses mines pour éviter de vivre une guerre civile plus longue. Afin de lutter contre ces diamants sales, la communauté Internationale a fait pression et la signature du processus de Kimberley réunissant pays producteurs et industriels du Diamant a eu lieu le 1er janvier 2003. Les pays signataires s’engagent à ne commercialiser que des diamants dits « propres », c’est à dire ne servant pas à financer de coups d’état. Ainsi, en 2009, il a été prononcé une interdiction de vente des diamants issus du Zimbabwe suite à des témoignages de violations des droits de l’homme. Un film retrace l’histoire de ces diamants et la guerre en Sierra Leone qu’ils financèrent : son titre est « Blood Diamond » avec pour acteur principal Leonardo Dicaprio.

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Embleme

L'

Des

Fiancailles

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Comment la bague surmontée d’un diamant est-elle

devenue l’emblème des fiançailles ?

 

Il devient de plus en plus rare de voir une cérémonie de fiançailles sans diamant sur la bague. Mais comment en est-on arrivé là ? La tradition de l’anneau n’est pas neuve ! Déjà, à l’époque romaine, l’homme passait un anneau de fer ou de cuivre à l’annulaire de celle qu’il voulait prendre pour femme. « Il s’agissait déjà d’une sorte de fiançailles informelles », explique John V. Drendel, professeur d’Histoire canadien. L’anneau annonçait le contrat de dot et donc la promesse de mariage et d’échanges de biens. À cette époque, l’anneau ne comportait aucune pierre précieuse, mais représentait le plus souvent le motif de deux mains se serrant l’une l’autre. L’anneau signifiait alors que le marché était conclu entre les deux familles. Plus tard, au début du Moyen-Âge, la tradition de l’Empire germanique rivalise avec celle des Romains. « Pour les Germains, un mariage devait être consommé pour être conclu. En d’autres termes, la femme devait donner son corps pour être officiellement mariée », poursuit John Drendel : nul besoin d’anneau.

 

Au XIIIe siècle, l’Église catholique s’impose et formalise la cérémonie du mariage en revenant vers le droit romain. Le don du corps n’est pas reconnu par l’Église pour officialiser le mariage. La cérémonie consiste plutôt en un consentement par échange de paroles et d’anneaux à l’église. Bien qu’ elle soit informelle, cette tradition romaine des fiançailles est donc à l’origine de la pratique et des traditions que nous connaissons aujourd’hui. L’apparition du diamant surmontant la bague de fiançailles est, quant à elle, récente : elle apparaît vers le milieu du XXe siècle.

 

Auparavant, seules les familles les plus riches avaient commencé à orner l’anneau de pierres précieuses (saphir, rubis, émeraude ou diamant) auxquelles étaient attribuées des vertus ou des pouvoirs magiques. Le rubis, rouge, symbolisait le coeur, la dévotion et la passion, il protégeait contre la trahison. Le saphir, bleu, symbolisait lui, la pureté, la confiance, la fidélité, la sagesse et la vérité. L’émeraude, verte, était signe de connaissance, de justice, de renouveau, d’espoir et dechance. Pour finir, le diamant, indestructible, symbolisait la force et les liens durables dumariage. L’archiduc Maximilien de Habsbourg aurait été le premier noble à offrir une bague ornée d’un diamant à sa future épouse, Marie de Bourgogne, en 1477. Depuis, la tradition s’est bien répandue. Au XIXe siècle , suite à la découverte de nombreuses mines de diamants
en Afrique du Sud, le diamant a finalement gagné en popularité.

 

Mais c’est en 1947, que le tournant s’accomplit : la compagnie De Beers, leader mondial du marché du diamant, lance alors une campagne de publicité qui associe pour la première fois le diamant à l’amour éternel avec le slogan «A diamond is forever». C’est suite à cette campagne qu’aujourd’hui, il est naturel et indispensable d’offrir un diamant en bague de
fiançailles.

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Diamants

D'EXCEPTION

Entre le début du XVIIIe siècle et la fin du XXe, la production annuelle mondiale de diamants est officiellement passée de près de 50 000 carats, soit environ 10 kg à … plus de 100 millions de carats, soit près de 20 tonnes ! Depuis 1870, plus de 3 000 diamants de plus de 100 carats, dont une cinquantaine de plus de 400 carats, ont été extraits des profondeurs de la terre.

 

Voici un descriptif de cinq de ces diamants d’exception.

 

Le plus gros : le Cullinan, découvert en 1905dans une mine située près de Prétoria en Afrique du Sud. Il porte le nom du propriétaire de la mine au sein de laquelle il fut découvert, Sir Thomas Cullinan. Avec un poids de  3106 carats, ce diamant plus volumineux qu’un poing pesait à lui seul 621 grammes. Deux ans après sa découverte, le Cullinan est vendu au gouvernement du Transvaal pour 150 000 dollars, soit le triple de la somme d’achat de la mine par Cullinan. Le Transvaal, après une guerre perdue contre l’Angleterre, offre le diamant brut au roi Édouard VII d’Angleterre, en guise de cadeau d’anniversaire et d’apaisement. Une question d’importance pour l’époque apparaît alors : comment le faire parvenir à son destinataire ? L’histoire de ce transport est mythique : la pierre est tout simplement déposée à la poste, comme une vulgaire carte postale.

 

A cette époque, qui aurait envie de voler un paquet anonyme ? Ce d’autant que le gouvernement du Transvaal fait courir le bruit que la pierre a été confiée à un détective chargé de la convoyer jusqu’en Angleterre à bord d’un bateau vapeur. L’homme transporte en réalité une fausse pierre destinée à appâter les éventuels voleurs. Le 9 novembre 1907, pour ses 66 ans, Édouard VII reçoit enfin son cadeau. Se pose alors la question ultime : qu’en faire ? La décision est prise de tailler plusieurs pierres qui rejoindront les bijoux de la famille royale à la tour de Londres. La tâche revient à l’un des plus célèbres tailleurs de pierres d’Amsterdam,Joseph Asscher.

 

En 1908, Edward VII envoie donc la pierre à la Asscher’s Diamond Co. Le diamantaire prend trois mois pour observer le Cullinan sous toutes les coutures. En février 1908, après avoir longuement étudié le diamant et fait des essais sur des répliques, Joseph Asscher, en charge de la pierre, commença sa taille : au premier coup  porté, ce fut le couteau d’acier qui se brisa en deux ! La légende prétend qu’avant d’opérer, il decida d’appeler à ses côtés un médecin et une infirmière, en cas de besoin. Il finit par cliver le diamant en trois parties : les deux plus gros morceaux donnèrent le Cullinan I et Cullinan II. Il acheva le clivage en octobre 1908. Il confia ensuite les trois morceaux au lapidaire Henri Koe. Au total, le Cullinan, diamant incolore d’une pureté chimique exceptionnelle, fut fractionné en 9 énormes pierres principales connues sous les noms de Cullinan I à IX et en 96 brillants de plus petite
taille. La plus grosse pierre pèse 530 carats et fut montée sur le sceptre royal. Elle sera baptisée la Star of Africa (ou Cullinan I). Par ordre de taille, on trouve ensuite la Second Star of Africa (Cullinan II) de 317 carats qui orne la couronne impériale. Le Cullinan III (94 carats) et le Cullinan IV (63 carats) prennent place sur la couronne de la reine Mary, mais peuvent être également portés en broche. Une autre légende persiste : le Cullinan serait en réalité une partie d’un diamant brut deux fois plus gros. L’autre moitié resterait encore à découvrir quelque part dans le « Big Hole » de la mine …

 

 

Le plus sulfureux : le Hope.

Du nom de son premier propriétaire, Henry Philip Hope, le Hope est un diamant retaillé à partir du Bleu de France, un diamant bleu de la Couronne, de 44,52 carats et volé en 1792. Il provient des Indes et a la réputation d’être maudit. L’histoire du diamant commence lorsqu’il est ramené en France par un voyageur, Jean- Baptiste Tavernier, qui le vend à Louis XIV. Le Hope est le seul diamant à émettre une luminescence rouge sang après exposition aux ultraviolets. Selon la légende urbaine, il provoquerait la mort violente de tous ses possesseurs. Cette légende, comme de nombreuses légendes, est construite à partir de bribes de vérités.
Louis XIV, qui en réalité survécut plus de quarante-cinq ans après son achat, serait mort une première fois après l’avoir porté. Madame du Barry, favorite de Louis XV l’aurait aussi porté, ce qui l’aurait conduite à l’échafaud. Idem pour Louis XVI, Marie-Antoinette et la princesse de Lamballe, dont les têtes seront promenées au bout d’une pique !

 

La femme de Hope serait morte ruinée. Un prince russe, qui n’a en réalité jamais existé, aurait abattu sa maîtresse le soir du jour où il lui aurait offert le diamant maudit.

Il aurait ensuite été poignardé. Le sultan Abdülhamid I, mort en réalité en 1918, neuf ans après avoir été renversé, aurait péri par la faute du Hope dans une révolution. Et la liste des rumeurs infondées ne s’arrête pas là : le milliardaire McLean aurait péri dans le naufrage du Titanic, son fils aurait été écrasé à New York et sa fille se serait suicidée. Puis le Hope disparaît, non sans avoir fait auparavant assassiner la petite-fille McLean, elle-même actrice !

 

 

Le plus beau : le Régent, un coussin de 140,5 carats qui à l’origine était une pierre de plus de 400 carats. Ce diamant aurait été découvert en 1698 et son achat pour 19 200 livres fut négocié en 1701 par Pitt, Gouverneur de Madras, auprès d’un marchand indien qui le possédait de façon plus ou moins légale. Tout diamant de plus de 10 carats appartenait de droit à cette époque au souverain. Pitt envoya son fils à Londres en 1702 pour faire tailler le diamant par le joaillier Harris, qui mit deux ans à effectuer ce travail. Il le proposa ensuite aux différents souverains d’Europe, qui le refusèrent tous, effrayés par son prix. Poussé par Saint-Simon, Philippe d’Orléans, alors régent de France, l’acquit en 1717 pour 135 000 livres sterling.
Ce qui, avec les intérêts versés jusqu’à la fin du règlement, représenterait aujourd’hui près de
4,57 millions d’euros ! Le Régent est volé en septembre 1792, puis retrouvé, puis mis en gage en août 1797 chez un banquier hollandais, afin d’équiper la  cavalerie française.

 

Dégagé le 22 juin 1801 par le Consulat, le Régent est considéré comme un talisman par Napoléon, qui le fait sertir sur la garde de son épée de parade, puis sur celle de l’épée du sacre de 1804. Il prend finalement place sur le pommeau du glaive impérial de 1812. Emporté par Marie-Louise en fuite le 29 mars 1814, il est rendu à Louis XVIII dès le 11 avril 1814. Il fut ensuite serti sur la couronne du sacre de Charles X, puis devint une pierre amovible sur un bandeau de l’impératrice Eugénie. Le Régent est aujourd’hui conservé au Musée du Louvre.

 

 

 

 

Le plus gravé : le Chah.

Le Chah est un prisme carré de 88 carats, l’un des diamants les plus gravés au monde. Trois de ses faces portent le nom de ses propriétaires successifs : BourkhanNizam Chah II, le fils de Djahanguir, Chahdjahan et Qadjar Fath Ali Chah. En 1828, l’ambassadeur de Russie en Perse fut
assassiné au cours d’une émeute. En guise de réparation, le Chah fut offert au tsar Nicolas Ier. Il est aujourd’hui conservé au Fonds diamantaire de Russie au Kremlin.

 

Le seul volontairement détruit : le Pigot.

Le Pigot, également appelé « le diamant brisé », aujourd’hui disparu et parfois identifié comme étant le « Spoonmaker », était un diamant de taille ovale de 187,45 carat. C’est en 1763 qu’il est offert par un prince indien à George Pigot, gourverneur anglais de
Madras. A sa mort, en 1777, le Pigot fut vendu, puis, après quelques pérégrinations, il aurait été acquis en 1818 pour 30 000 livres sterling par Ali pacha de Janina. Ali, surnommé le lion de Janina, tentait en fait d’échapper à la domination du sultan de Constantinople.

 

En 1822 et après deux ans de siège, Ali, mortellement blessé ordonna à son aide de camp de détruire ses deux plus précieux trésors : son épouse et son diamant ! Il vécut assez pour voir briser son diamant devant lui, mais mourut avant que son épouse
ne soit tuée, ce qui la sauva. Le diamant fut-il réellement détruit ? La légende prétend que l’aide de camp et l’épouse de Ali Pacha n’eurent ensuite aucun problème financier ! Le diamant alimente les mythes de la petite et de la grande histoire tout au long des générations. Les légendes attachées à ces diamants d’exception font partie intégrante de la
transmission de nos cultures.

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